Robert Charmant ("Bob")

 

Robert Charmant est né à Paris le 21 décembre 1923. Son père, gravement blessé à la guerre en 1914, dirige pendant l’entre-deux-guerres une entreprise de stuc qui cesse ses activités en 1936. Robert fréquente l’école communale puis les cours de l’école primaire supérieure Jean-Baptiste Say, et entre à l’octroi de Paris le 1er janvier 1940 comme commis aux écritures.


En juin 1940, il part avec sa famille en exode en auto jusqu’à Diges où ses grands-parents tiennent le café de la gare de la ligne Auxerre-Gien. Il part ensuite seul en auto jusque dans le Limousin puis revient à Diges vers le 14 juillet. De septembre 1940 jusqu’au début de 1942, il travaille à Diges comme aide-cantonnier puis réintègre son poste à l’octroi de Paris. Il cherche alors un moyen de partir pour l’Angleterre et s’engage pour cela dans la Marine. Il part pour Toulon le 1er octobre 1942 ; le 27 novembre il assiste à l’arrivée des Allemands et au sabordage de la flotte française. Il est démobilisé le 2 décembre et pour échapper au STO, revient à Diges où il travaille comme sabotier chez son futur beau-père, Gaston Chavanne, patron d’une petite entreprise de saboterie à Diges. Autour de Gaston Chavanne, de sa deuxième femme Yvonne, et de leurs sept enfants s’est constitué un petit groupe « familial » et sédentaire de résistance, affilié au Front national, auquel se joignent des jeunes de la région et qui donnera naissance aux maquis Jean Jaurès et Mirabeau.

Robert Charmant (« Angèle » puis « Bob »), immatriculé FTP le 1er janvier 1943, participe aux activités de ce groupe : recherche d’armes, manifestation patriotique le 11 novembre 1943, arrêt d’une réquisition de chevaux en janvier 1944, récupération de cartes et de tickets de rationnement dans les mairies, etc.

En juin 1944, il est nommé recruteur par Robert Loffroy, avec le grade de sous-lieutenant ; il sillonne la région pour contacter et recruter des jeunes pour le maquis. Le 10 juillet il échappe de justesse à deux hommes venus l’arrêter à Diges mais il est blessé d’une balle au mollet. Soigné à Chevannes, il rejoint à la fin juillet son groupe qui est devenu entre-temps la compagnie FTP Pierre Dumont, installée au château d’Arté près de Toucy. Le 21 août il participe à la libération de Toucy et le 25 ou 26 août à la réception, près de Diges, d’un parachutage destiné à la compagnie Pierre Dumont, contenant surtout des vêtements qui serviront à habiller le 1er régiment du Morvan.

Après la libération d’Auxerre, il s’engage au 1er bataillon du Morvan, commandé par René Millereau, qui part d’Auxerre le 13 octobre et se rend à Fresse, dans les Vosges. Quelques jours plus tard il accepte comme beaucoup de ses camarades FTP d’être intégré dans le bataillon de marche (BM 11) de la 1ère division française libre et participe à la campagne des Vosges. Après un bref séjour à proximité de la Rochelle, son bataillon est renvoyé en Alsace au début janvier 1945 où il participe aux opérations autour de Colmar. En février, après quelques semaines de cours de formation à Saint-Maixent, il repart en opérations dans les Alpes, dans le massif de l’Authion, puis participe à l’occupation en Italie. Refusant en avril 1945 de s’engager pour l’Indochine, il est rétrogradé au grade de sergent puis démobilisé le 22 septembre 1945.

Il se marie en avril 1946 avec une des filles d’Yvonne Chavanne et travaille à Paris dans la confection, puis dans différentes entreprises, avant d’acheter une épicerie. Il entre ensuite à la caisse nationale de retraite des ouvriers du bâtiment où il fait carrière jusqu’à sa retraite qu’il prend à Gurgy, près d’Auxerre, en 1983.

Sources : Témoignage de Robert Charmant( 2000).

Claude Delasselle

© Arory  •  Site réalisé par Thierry Roussel - Creacteurs Studio